Les huiles à base de CBD sont de plus en plus plébiscitées par le consommateur, pour leur effet calmant, relaxant… Mais quid de leur qualité et de leur réelle efficacité ? Cela dépend autant de la plante que du moyen d’extraction utilisé. Sur ce dernier point, nous allons tenter de vous éclairer.
Quand on souhaite consommer du CBD, on pense souvent en premier lieu aux fleurs, qui sont souvent fumées ou vaporisées (c’est mieux pour votre santé !) mais qui, dans l’idéal, sont à infuser (et pas que dans de l’eau – on vous explique pourquoi après).
Cependant, il existe divers moyens pour extraire les cannabinoïdes (principalement le CBD, mais aussi le CBG par exemple, qui suscite de plus en plus d’intérêt) de façon plus ou moins optimale, offrant au passage un plus large panel d’utilisations.
Il existe trois grandes techniques d’extraction : l’extraction à l’huile, celle au solvant et la meilleure, au CO2 supercritique. Mais c’est sans compter sur d’autres.
L’extraction à l’huile, la plus courante chez les usagers
Il s’agit d’une technique appelée « macérât », où l’on plonge la matière végétale dans une huile, le plus souvent d’olive, de chanvre, de coco, afin d’en extraire les molécules. Un processus qui demande du temps et de la chaleur, mais pas de lumière directe (au soleil), dans un tissu par exemple. Les cannabinoïdes étant lipophiles, ils s’accrocheront volontiers aux graisses. À contrario, ils ne sont pas hydrosolubles. C’est pourquoi une simple infusion dans de l’eau n’extraira que peu, voire pas de cannabinoïdes du tout (ce qui serait du gâchis). C’est facile et accessible à tout le monde ! De telles huiles peuvent être utilisées en interne, et en externe (application topique sur la peau).
Malheureusement, ce sont des produits qui ne se conservent qu’un temps limité, l’huile ayant tendance à rancir, ainsi que les diverses molécules à se dégrader. Autre inconvénient, la difficulté d’estimer les taux présents.
L’extraction au solvant ou quand la chimie s’en mêle
L’extraction au solvant est l’étape au dessus. Ici nous pouvons utiliser de l’alcool isopropylique, de l’éthanol, de l’hexane, du butane… En clair, des produits chimiques dont il faut maîtriser l’usage. Peu difficile, mais nécessitant tout de même des connaissances et des outils appropriés. Disons même que cela peut être dangereux, et on parle d’incendies, voire d’explosions ! Au final il est possible d’obtenir des résultats intéressants, plus concentrés, mais pas vidés de tous résidus venant des solvants utilisés. Et c’est pour cette raison qu’il est généralement conseillé de ne pas consommer oralement ce genre d’extraits. Cela peut également altérer les effets thérapeutiques recherchés. Il s’agira notamment de concentrés et résines, destinés à être fumés ou vaporisés.
Le CO2 supercritique, la star de l’extraction !
C’est LE moyen le plus efficace pour tirer le meilleur de la plante. Cette méthode est basée sur un mélange, puis une séparation, du CO2 et des cannabinoïdes, grâce à des températures contrôlées, afin d’isoler les molécules avec précision.
Complexe, elle nécessite des équipements coûteux et des connaissances sérieuses dans le domaine. Là ,on s’adresse aux vrais professionnels !
Grâce à celle-ci, qui s’avère être la plus propre et « douce » pour les plantes, les propriétés des cannabinoïdes se trouvent préservées sous une forme pure et surtout sans résidus ni aucun contaminant.
L’était dit « supercritique » consiste en une forme curieuse, entre le gazeux et le liquide.
Cet aspect particulier du CO2 lui permet à la fois de passer au travers de la matière, et de dissoudre les molécules, afin de les emporter avec lui. En variant les températures et la pression, il sera possible de n’extraire que tel ou tel cannabinoïde. Il suffira par la suite de séparer les deux, et nous voici avec un résultat propre à la consommation.
Bon à savoir : Le CO2 supercritique est utilisé depuis 50 ans dans de nombreuses industries (alimentaire, cosmétique, parfumerie, etc.) pour extraire certaines molécules des végétaux.
Un petit point sur d’autres méthodes d’extraction :
- L’extraction mécanique consiste à secouer les fleurs sur un tamis, à sec et parfois au froid, ou à l’eau gelée, permettant de récolter les glandes contenant les cannabinoïdes. Il est également possible de frotter les fleurs fraiches dans ses mains afin de récolter la résine.
- La teinture, entre le macérât et l’extraction au solvant, ici de l’alcool (éthanol) de qualité alimentaire. La conservation se verra être nettement améliorée, mais ce n’est pas un produit adapté à toutes et tous.
- Le beurre, un autre corps gras très efficace pour extraire les molécules, qui peut se conserver au congélateur et être utilisé en cuisine comme bon vous semble.
Pour terminer, parlons un peu de ce que nous pouvons obtenir via ces techniques.
Pour le macérât, à vous de faire vos compositions selon l’usage souhaité. Vous pouvez en faire de l’huile alimentaire, des baumes à base de coco et beurre de karité par exemple, y ajouter des huiles essentielles (attention avec l’utilisation de celles-ci, elles sont nombreuses à avoir des contres indications) …
Sinon, vous trouverez toute une gamme d’extractions maîtrisées, proposées par des professionnels, vous offrant des produits à la qualité assurée :
- Les Résines, qu’elles soient sèches ou grasses
- L’Huile, celle fabriquée grâce au CO2 supercritique (tiens, encore lui !)
- L’Isolat
- Le Crumble
- Le Distillat
- La Wax, etc.
Chacun d’eux apporte son lot de particularités, que ce soit en termes olfactifs, gustatifs, au niveau du taux de principes actifs, et bien sûr des effets recherchés.
Vous l’aurez compris, la façon d’extraire influera beaucoup sur la qualité finale.
Mais il est bien entendu nécessaire d’utiliser une matière première de choix. Pas de pesticides, de produits chimiques divers et si possible, avec une haute teneur en CBD.
La démocratisation du CBD entrainera d’autres cannabinoïdes dans son sillage.
Nous avons abordé le CBG (il fait l’objet d’un article dans ce numéro), mais il existe aussi le CBN, le CBC et d’autres cannabinoïdes au potentiel intéressant.
Tout est encore à découvrir, et à faire. En attendant, n’hésitez pas à vous renseigner auprès des marchands sur les méthodes d’extraction utilisées pour la fabrication de ce que vous achetez. Le marché n’étant pas encore assez régulé, il n’est pas impossible de tomber sur des choses douteuses. Connaître un minimum le sujet vous aidera sans doute à y voir plus clair. Prenez soin de vous !
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