Il n’y a pas que des noisettes dans le Piémont, surtout depuis que l’État italien a permis à chacun de ses administrés de faire pousser 4 plants de cannabis en toute légalité. Sandra d’Alessio, elle, a décidé d’en faire profiter ses amis français et elle voit les choses en grand.
Avec ses 60 hectares de culture chanvrière et sa dernière production avoisinant les 30 tonnes de fleurs, Newmoon fait aujourd’hui figure de mastodonte dans le secteur du chanvre légal. En France, pour de nombreux professionnels Sandra est incontournable, et elle l’est depuis un certain temps déjà. Depuis 2017 plus précisément, date à laquelle elle se lance dans une activité qui est loin de faire l’unanimité, et spécialement dans les services de l’administration. Elle crée Weed Internationale et d’emblée cible le marché français. Comme elle le dit elle-même : « Je suis française par mes parents et j’ai grandi en France. J’y suis donc très attachée. Qui plus est, les Italiens sont de mauvais payeurs (rires)… Donc rapidement la France a représenté 80% de mes exportations… » Mais cela n’a pas été sans mal et Sandra a payé un lourd tribut à sa nouvelle passion. Les douanes françaises lui saisissent plus de 400.000€ de marchandises, avec le traitement qui va avec. Rien ne lui a été épargné car à ses problèmes de transport et de dédouanement, s’ajoutent les problèmes de banques de ses clients. Loin de se décourager, elle se bat, elle apprend, elle améliore, elle progresse même.
En 2019 elle change le nom de sa société de Weed (trop insinuateur) pour Red Venus, en rapport avec sa chevelure rousse. Pour plus de traçabilité, elle produit désormais elle-même son chanvre. Ses produits sont certifiés en France par un des meilleurs laboratoires du genre (Leaf). Mais Sandra n’en n’a pas fini avec les galères de la vie. Et cette fois, c’est personnel. Sandra souffre d’insuffisance rénale et subit une greffe du rein. Quelques dialyses plus loin et c’est le Covid qui fait son apparition, avec les dégâts que l’on connaît en Italie. Mais Sandra la battante a une
autre facette, celle du cœur. Elle fait des donations aux hôpitaux de sa région, achète même une ambulance, finance le centre de greffe… Elle aide comme elle peut ses concitoyens, c’est dans sa nature. D’ailleurs, elle a aidé de nombreux Français à se lancer sur le marché : « J’ai toujours aidé les petites bou-tiques à leurs débuts, en leur accordant des tarifs préférentiels sans obligation de quantité. Certains aujourd’hui sont devenus de gros clients et presque tous des amis. On a grandi ensemble… » C’est sans doute pour cela qu’elle est aujourd’hui la Reine incontestée du CBD. Sa société, qui s’appelle désormais Newmoon, réalise 10 millions de CA (en 2020) et compte près de 200 clients dans l’Hexagone -grossistes, marques, chaines de magasins… Newmoon emploie aujourd’hui 40 personnes (elle a commencé seule avec son conjoint en 2017) et a développé son activité à travers toute l’Europe. Il semble bien que, passé les écueils, sa petite entreprise ne connaisse plus la crise.
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