Ces trois chiffres, pour nous Français, n’ont pas grande signification. En revanche, pour tous les Anglophones ayant eu l’occasion de fréquenter, un temps, la sulfureuse “Marie Jeanne“, ils ont un sens tout particulier. Trois chiffres passés d’une simple histoire d’ados, à une légende urbaine de la contre-culture du cannabis.
Le 420, ou “four twenty“, est une expression utilisée en Amérique du Nord comme une référence à la consommation de cannabis. Par extension, chaque année, le “20 avril“ sonne comme un cri de ralliement pour les stoners du monde entier qui célèbrent à leur manière, un “certain art de vivre“ : teufs dédiées à la marijuana, rassemblements militants pour la légalisation du cannabis… Et pour les plus assidus, chaque jour à 16h20 (4 :20 pm), c’est toujours la bonne heure pour se rouler un joint !
Mais l’origine du terme est longtemps restée incertaine.
Certains ont d’abord avancé la théorie des “420 molécules“ présentes dans la plante, démentie par la suite par les recherches cliniques. D’autres ont évoqué la date de naissance d’Adolf Hitler (il est né le 20 avril), un code utilisé par la police désignant un délit lié aux stupéfiants, ou encore un algorythme à la “Da Vinci Code“ issu d’une chanson de Bob Dylan !?…
Devant le flot d’absurdités émises sur le sujet, les vrais légataires de la paternité du 420 se sont finalement fait connaître, preuves à l’appui. En Californie dans les années 70, cinq adolescents avaient pour habitude de se retrouver près d’un mur tagué, pour fumer un joint, à 16h20 précisément. C’est le mur (wall) qui leur a donné leurs surmons : Waldo Jeff, Waldo Mark, Waldo Steve, Waldo Dave et Waldo Larry. Le mur, c’était leur point de départ tous les jours, pour partir à la recherche d’une légende urbaine locale : une plantation de cannabis qu’un garde-côtes avait été obligé d’abandonner à Point Reyes.
420 était devenu leur nom de code pour désigner le cannabis
Sans se faire remarquer par leurs parents et enseignants. Mais ils n’ont jamais trouvé la plantation et l’histoire aurait pu en rester là. Sauf que le grand frère de Waldo Dave était ami avec Phil Lesh, le bassiste des Grateful Dead. Le groupe de rock a véhiculé et popularisé, pendant près de 30 ans de tournées à travers le monde, l’expression 420 en référence au cannabis et à ses usages. L’universalité du terme a fait l’objet de nombre d’anecdotes autant croustillantes que surprenantes. En voici quelques-unes…
Dans “Pulp Fiction“, Quentin Tarantino a mis toutes les horloges apparentes à “16h20“, un hommage évident à sa tisane préférée ! En Californie, c’est la Loi 420 qui codifie l’usage de la weed. Sur une route de Denver (Colorado), la borne kilométrique 420 a été volée tellement de fois, qu’elle a finalement été remplacée par une borne marquée “419,99“ ! Et dans les petites annonces de colocations entre étudiants, on utilise couramment le terme de “420 friendly“ (420 compatible) pour désigner une tolérance à la consommation de cannabis. Les Waldos n’en demandaient pas tant.
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