Précurseur dans le domaine, le pays aux 26 cantons a progressivement assoupli ses lois en matière de cannabis, jusqu’à en devenir la capitale européenne du CBD. Une opportunité que n’a pas manqué de saisir un Franco-suisse, Alexandre Lacarré, PDG de la société Phytocann.
Crée en 2016, le groupe Phytocann, en l’espace de trois années, est devenu l’un des principaux producteurs de CBD en Europe. Un tour de force qui, outre un avantage indéniable de par sa situation géographique, est le fruit d’un cahier des charges rigoureux sur toute la chaine de fabrication. « Nous avons une culture entièrement biologique – explique Capucine Landron, ingénieure agronome de Phytocann – nous obtenons des variétés plus fruitées, plus intenses, d’autres plus terreuses, boisées. Avant d’obtenir la fleur, le produit fini, nous avons dû passer par plusieurs étapes ; la taille, la fertilisation avec des préparations naturelles que nous élaborons nous-même…
Mais le plus important, c’est vraiment de respecter le consommateur et de ne pas utiliser de produits synthétiques ou chimiques, car nos produits seront consommés, inhalés… ». Permaculture 100% organique, des choix éthiques, une équipe de professionnels animée par la passion et le respect des plantes pour un produit fini irréprochable. Le reste n’est qu’une question de stratégie. La croissance exponentielle et fulgurante du marché du « cannabis légal » ces dernières années, n’a pas échappé à Alexandre Lacarré, « Depuis 2017, nous avons augmenté notre production, nos marques, notre distribution et nos parts de marché, notamment en Suisse, mais aussi depuis plus d’un an dans l’Union européenne, en particulier en France ». En quatre ans, la surface de culture est passée de 400m2 à un hectare, en indoor principalement mais aussi outdoor pendant l’été. Plus de 5 tonnes de matière première sont produites annuellement dans 7 serres spécialement conçues pour l’activité. Et les perspectives de développement sont au beau fixe.
Phytocann prévoit une entrée en bourse dès cette année, l’embauche de 1000 commerciaux en partenariat avec Pôle Emploi pour développer ses marques auprès des enseignes françaises, le lancement d’une centaine de franchises en France et, avec l’aide de partenaires français, la création d’un syndicat regroupant les acteurs majeurs du CBD en France. Et même s’il déplore les récentes décisions du gouvernement français suite à l’annonce de l’interdiction de la vente de fleurs de CBD, décision qui selon lui ne fera que « créer un marché noir pour un produit non stupéfiant », l’histoire lui donnera sans doute raison. D’une contre-culture illégale née aux Etats Unis dans les sixties, à la culture légale de ses plants de cannabis en pays vaudois, l’histoire est en marche et Alexandre Lacarré va dans son sens.
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