Large spectre, spectre complet, ou full spectrum, ces termes tout droit sortis du dernier James Bond, définissent en fait une théorie dominante sur les vertus du CBD, ce fameux « effet d’entourage ». Essayons d’y voir plus clair.

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Le CBD permet-il de profiter de l’effet d’entourage ?
Derrière cette vaste question se cache une multitude de réponses. Le CBD à lui seul ne permet pas de profiter de l’effet d’entourage. Mais lorsqu’il est accompagné des autres principes actifs de la plante de cannabis, il peut alors jouer son plein rôle. Pour bien comprendre comment interagissent les cannabinoïdes et autres composés entre-eux, commençons par bien définir ce qu’est l’effet d’entourage.
Qu’est-ce que l’effet d’entourage ?
Il existe d’innombrables variétés de cannabis aux effets différents. Elles développent pourtant toutes le même principe actif : le THC. Outre le THC, la plante de Cannabis Sativa L. possède une multitude de composants chimiques dont quelques 500 ont été jusqu’ici identifiés. Si les cannabinoïdes ont sans doute les effets physiologiques les plus importants, les terpènes responsables notamment du goût et les flavonoïdes responsables de la couleur de la plante possèderaient également des effets neurochimiques.
On sait peu de choses sur l’action de l’ensemble de ces composants sur le corps. Ils sont toutefois réputés avoir le potentiel d’accompagner les effets du THC, en créant une forme de synergie, ce qu’on appelle l’effet d’entourage, qui veut que l’ensemble des composés de la plante soient plus efficaces que ceux isolés. Celui-ci attesterait, par exemple, de la différence d’effets entre les extraits de la plante entière et les cannabinoïdes purs, isolés.
La science atteste-t-elle de l’effet d’entourage ?
Chaque cannabinoïde a des effets et des avantages uniques, et leur comportement peut changer en présence d’autres composés. C’est le principe de l’effet d’entourage, où 1+1 peut potentiellement faire 3.
Par exemple, dans une étude de 2010, des patients atteints de douleur cancéreuse ont reçu soit un extrait de THC pur, soit un extrait contenant des niveaux presque égaux de THC et de CBD. Les patients ayant reçu le combo THC / CBD ont déclaré avoir moins de douleur. A l’inverse, l’effet d’entourage expliquerait pourquoi le CBD seul n’est pas forcément le plus efficace.
Aux Etats-Unis, le CBD a par exemple reçu énormément de couvertures médiatiques avec les enfants épileptiques qui se traitaient au CBD, Charlotte Figi en tête. Néanmoins, le secret derrière le succès du CBD pour l’épilepsie est qu’il était largement accompagné de THC, parfois à des taux dépassant les 10%, certains ayant aussi des bonnes réussites avec du THCA, la version acide du THC.
Mais le cannabis est bien plus que du THC et du CBD. Il produit également d’autres cannabinoïdes comme le CBN, le CBC ou le CBG et des dizaines d’autres, ainsi que des terpènes. Les synergies possibles sont alors démultipliées par le nombre de composés.
Le Dr Ethan Russo, qui a publié des dizaines d’études sur le cannabis, dont beaucoup sur l’effet entourage, comme celle de 2011 intitulée « Maîtriser le THC : synergie potentielle du cannabis et effets entourage phytocannabinoïdes-terpénoïdes », est considéré jusqu’ici comme la personne la plus « sachante » sur le sujet.
Il explique ainsi dans une interview que « l’effet d’entourage a été décrit pour la première fois autour des endocannabinoïdes. Les chercheurs ont observé que des matières chimiques inactives placées avec des composants tels que le CBD et le THC augmentaient considérablement les effets anti-inflammatoires. Et c’est là où réside l’effet d’entourage : l’effet global est plus puissant que les composants individuels. En tant que chercheur, cela m’a vraiment plu; c’est un concept que j’ai toujours senti présent dans le cannabis. Depuis, j’ai beaucoup travailler pour essayer d’établir certaines de ces relations. »
Et cela favorise grandement les approches globales plutôt que des extraits isolés, pour une raison simple : « Avec les cannabinoïdes purs, il peut y avoir une courbe dose-réponse biphasique. Cela signifie qu’une faible dose ne traite pas nécessairement la douleur, une dose moyenne le fait, mais à une dose plus élevée, vous perdez les avantages. Lorsque vous avez un extrait, vous obtenez une dose-réponse qui est une pente constante vers le haut. En d’autres termes, vous bénéficiez de bienfaits sur la douleur quelle que soit la dose et vous n’obtenez pas cette baisse à des doses de plus en plus faibles. »
Cannabinoïdes et terpènes
Une récente étude américaine confirme que l’utilisation de la plante entière de cannabis, plutôt que des parties individuelles, est une approche plus efficace pour le soulagement de la douleur et que les terpènes sont très prometteurs pour de futures thérapies contre la douleur.
Les chercheurs ont déterminé que l’utilisation de terpènes de cannabis seuls imite les effets des cannabinoïdes, y compris une réduction de la sensation de douleur. Mais lorsque les terpènes ont été associés aux cannabinoïdes, « les effets de soulagement de la douleur ont été amplifiés sans augmentation des effets secondaires négatifs », rapportent les chercheurs.
« Nous sommes intéressés par le concept de l’effet d’entourage, l’idée étant que nous pouvons peut-être renforcer l’efficacité modeste du THC en matière de soulagement de la douleur, sans renforcer les effets secondaires psychoactifs, ce qui permettrait d’obtenir un meilleur traitement », explique John Streicher, docteur en médecine, chercheur principal de l’étude et professeur associé de pharmacologie à l’université d’Arizona.
Bien que les résultats ne soient pas inattendus, les chercheurs considèrent les terpènes « comme une nouvelle cible prometteuse pour les thérapies contre la douleur qui nécessiteraient des doses plus faibles et produiraient moins d’effets secondaires », rapporte l’Université.
Les recherches du Dr Streicher se poursuivent, son objectif à long terme étant de mettre au point une stratégie de réduction des doses qui utilise les terpènes « en combinaison avec des cannabinoïdes ou des opioïdes pour obtenir les mêmes niveaux de soulagement de la douleur avec des doses plus faibles de médicaments et moins d’effets secondaires ».
Le CBD fonctionne-t-il quand même sans THC ?
Au-delà des témoignages de consommateurs, de nombreuses recherches suggèrent que le CBD peut être bénéfique en soi. Néanmoins, les produits au CBD ne contiennent pas toujours uniquement du CBD. Vous devez ainsi bien vous assurer, lorsque vous achetez un produit CBD, de sa composition. Plusieurs catégories de produits au CBD existent en effet aujourd’hui :
- Les produits à base d’isolat de CBD : ne contiennent pas de THC ou de terpènes et délivreront uniquement les effets du CBD.
- Les produits CBD à spectre large : contiennent l’ensemble de la plante, sans THC, et proposent donc un effet d’entourage.
- Les produits CBD à spectre complet : contiennent l’ensemble de la plante, avec 0,2% de THC maximum pour être légaux en France. Ce taux de THC n’est pas suffisant pour ressentir des effets psychotropes mais, à priori, assez pour être relevé par un test “anti-drogue” et donc potentiellement néfaste pour les sportifs ou les personnes ayant des dépistages réguliers dans leur métier.
Notons tout de même que dans le cas de fleurs naturelles de CBD, ces dernières sont accompagnées d’un faible taux de THC, suffisant pour activer le CBD et théoriquement de terpènes qui viennent ajouter leur effet. C’est le cas aussi de certaines huiles CBD et des vape pen qui, s’ils utilisent un distillate full-spectrum avec des terpènes naturels, reproduisent presque les effets des variétés bien connues… en version CBD
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