Vous débarquez dans l’univers impitoyable du CBD, pas encore au fait de ses composants, ses effets, son jargon, son cadre légal… Cette rubrique est faite pour vous.
C’est quoi le CBD ?
Le CBD est l’abréviation de cannabidiol, une molécule organique produite naturellement par les fleurs de chanvre. C’est un des nombreux phytocannabinoïdes présents dans la plante.
Et le THC ?
Le THC (delta-9-tetrahydrocannabinol) est le phytocannabinoïde le plus présent dans la plante de cannabis (chanvre). Plus d’une centaine de cannabinoïdes ont été répertoriés dans la plante, mais le THC et le CBD en sont les principaux, les plus abondants.
Qu’elle est la différence entre CBD et THC ?
Ces deux cannabinoïdes ont la même composition chimique. Les deux molècules possèdent chacune 26 atomes (21 de carbone, 3 d’hydrogène, 2 d’oxygène) mais c’est la fonction chimique de certains qui fait toute la différence. De fait, le THC a des effets psychoactifs, il agit sur le système nerveux central et est listé comme stupéfiant. Le CBD, lui, n’ayant pas d’effets psychoactifs, n’est pas classé comme stupéfiant. Il est donc légal, non addictif et n’a pas d’effets secondaires indésirables.
CBD versus THC
Complémentaires ou totalement opposés ? C’est tout le débat, tant d’un point de vue légal que thérapeutique, autour de ces deux molécules à la fois si proches et si éloignés. Les études réalisées tendent à prouver que les effets “planant“ du THC sont ralentis, même contrebalancés par ceux, “calmant“, du CBD. Ils limiteraient le stress, l’angoisse et même le sentiment d’addiction, et pourraient, avec un dosage adéquat, agir comme un substitut pour éliminer le sentiment de manque. Néanmoins, certaines études laissent penser que les deux molécules seraient finalement plus complémentaires que prévu. Leurs différences, au lieu de les opposer, augmentent leur complémentarité. Le Ying et le Yang en somme.
Comment cela fonctionne ?…
Le système endocannabinoïde (SEC) du corps humain a été découvert suite aux recherches effectuées sur les phytocannabinoïdes du cannabis. D’où son nom. Et le SEC est peut-être le système physiologique le plus impliqué dans la préservation de la santé humaine. Il est doté d’endocannabinoïdes (eCB) et de récepteurs, qu’on peut scinder en deux types, CB1 et CB2. Les récepteurs CB1 se trouvent principalement dans la région du cerveau et dans le système nerveux central. Ils agissent sur la mémoire, l’humeur, la fonction motrice, la perception de la douleur… Les récepteurs CB2 se trouvent plus généralement sur les cellules du système immunitaire. Ils régulent les inflammations et la réponse immunitaire aux agents pathogènes (arthrite, asthme, allergies…). Le THC et d’autres eCB, comme l’anandamine, peut se lier aux récepteurs CB1 (principalement) comme au CB2. Le CBD, lui, agit sur la capacité des récepteurs à se lier aux cannabinoïdes. L’unique but de tout cela étant de rétablir l’homéostasie, maintenir ou rétablir un environnement interne stable face aux dérégulations d’un environnement externe.
Le CBD est-il légal ?
Question simple, mais dont la réponse s’apparente à un véritable casse-tête car, à ce jour, il n’existe aucune législation “claire “en France sur le CBD. Pire, les interprétations divergentes des uns et des autres, sur les différents arrêtés régissant le sujet, brouillent encore un peu plus les pistes. Ce que l’on peut dire (sans l’affirmer toutefois), en tout cas ce sur quoi s’appuient les nombreux acteurs du CBD en France, c’est qu’il semble acquis qu’un produit CBD (huile, crème, e-liquide…) soit légal à la vente et à la consommation. D’ailleurs, la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) l’a clairement rappelé le 19 novembre dernier, jugeant “illégale, l’interdiction en France de la commercialisation du cannabidiol“. Le fameux seuil légal de 0,2% de THC, à ne pas dépasser, concerne la plante elle-même, pas le produit fini. La présence de THC dans les produits finis, quel que soit son taux, est interdite ! Néanmoins, et en attendant les décisions suite aux rapports de la Mission Parlementaire sur le sujet, des doutes persistent à ce jour. Vous pouvez aller dans la rubrique “Légal“ consulter le point de vue de notre avocat, spécialiste dans le domaine.
Comment peut-on consommer du CBD ?
D’un point de vue thérapeutique/bien-être, les modes de consommation sont aussi nombreux que les formes finies du produit et dépendent donc du besoin des patients.
– Par voie orale : sous forme de comprimés, gélules, infusions… Préconisé lorsque l’on recherche une diffusion lente sur l’intégralité de l’organisme. Et sans oublier tous ces aliments infusés, couramment nommés “edible“ (comestible) et largement en vogue, comme les cookies, barres chocolatées, brownies, sodas, bonbons… Une liste qui n’en finit pas de s’allonger.
– Par administration sublinguale : cela concerne particulièrement l’huile de CBD. Quelques gouttes sont d’abord stockées sous la langue, avant d’être avalées. Le CBD agit directement sur les muqueuses sublinguales, sans absorption par la digestion. L’effet sur l’organisme est assez rapide (10/20mn).
– Par voie cutanée : très efficace pour un effet topique, en agissant directement et localement sur une douleur par exemple. Cela concerne une gamme de produits cosmétiques assez variée (gels, crèmes, baumes ou même patchs transdermiques), utilisés pour soulager inflammations, douleurs et blessures, ou encore des maladies de la peau.
– Par voie respiratoire : les voies aériennes permettant un effet très rapide. L’arrivée de la cigarette électronique a largement mis en avant ce mode d’absorption. Ce type de consommation peut aussi être réalisé par vaporisation, nécessitant toutefois un accessoire spécifique (mais nombreux sur le marché).
Huile de chanvre et huile de CBD, c’est quoi la différence ?
Bien qu’elles proviennent de la même plante, les huiles n’ont pas les mêmes méthodes d’extractions. L’huile de chanvre est obtenue à partir des graînes, que l’on appelle chènevis, par pression à froid. L’huile de chanvre n’est certes pas l’huile la plus connue, ni la plus utilisée dans le monde. Pourtant, elle est dotée d’un grand nombre de propriétés intéressantes et bienfaisantes pour l’organisme. Elle s’utilise dans une grande variété de domaines, comme celui de la cosmétique ou de la nutrition. Riche en acides aminées, en vitamines et en minéraux, elle fait partie des huiles végétales les plus riches en oméga 3.
D’un aspect visqueux, l’huile CBD est obtenue à partir de l’ensemble de la plante, fleurs comprises. La plante dont elle est extraite est souvent une variété plus fournie en CBD que les variétés courantes de chanvre. C’est ce qui fait son intérêt auprès des consommateurs qui recherchent ses vertus bienfaisantes. Elle sert aussi de base à nombre de compositions à base de CBD ; teintures, huile à vaper, cosmétiques, isolat…
Peut-on donner du CBD aux animaux ?
Maintenant que nous vous avons expliqué comment fonctionne le système endocannabinoïde, et sachant qu’il est identique chez tous les mammifères, nous vous laissons trouver la réponse tout-e seul-e. Ce qui est bon pour sa mémère, ne peut pas être mauvais pour son Youki ! A l’heure du bien-être animal, de nombreux propriétaires de chiens et de chats en France n’ont pas attendu bien longtemps avant d’adopter le CBD pour soulager les maux de leur animal de compagnie. D’ailleurs, différentes études ont déjà démontré les effets positifs du CBD sur les animaux, pour : soulager l’arthrite, réduire douleurs et inflammations, combattre le stress et l’anxiété, améliorer l’appétit… Nous consacrerons une rubrique régulière sur le sujet dans chaque numéro.
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