Vous débarquez dans l’univers impitoyable du CBD, pas encore au fait de ses composants, ses effets, son jargon, son cadre légal… Cette rubrique est faite pour vous.
Le CBD a-t-il des effets psychoactifs et/ou psychotropes ?
Selon la terminologie en vigueur, lorsqu’on ne parle pas de médicaments, les mots “psychoactif“ et “psychotrope“ ont la même signification. L’effet recherché des médicaments psychotropes (anxiolytiques, neuroleptiques, hypnotiques, antidépresseurs…) est de modifier le psychisme. La classe des médicaments dits “psychoactifs“ est beaucoup plus large que celle des psychotropes. A la différence du THC qui lui fait plâner, le CBD a un réel avantage en tant que médicament, les professionnels de santé préférant des traitements avec le moins d’effets secondaires possible. Néanmoins, le cannabidiol est psychoactif car il agit bel et bien sur les récepteurs du cerveau, mais sans provoquer d’effet psychotrope, addictif ou intoxicant. De nombreuses analyses à travers le monde ont conclu que le CBD « n’interfère pas avec les fonctions psychomotrices et psychologiques… et qu’il est toléré et sûr, même à fortes doses », comme l’a attesté l’OMS dès 2017.
Comment bien “doser“ en fonction de ses besoins ?
Trois éléments sont à prendre en compte lorsque vous souhaitez comprendre les dosages : le poids, le pourcentage et la quantité de cannabinoïdes (en milligrammes, présents pour les huiles et concentrés, mais pas pour les fleurs et résines, ce sera à vous de le déterminer). Prenons l’exemple d’un flacon d’huile de 10ml, avec une quantité de 1000mg de CBD. Cela fait un dosage à 10%. Dans 1ml il y a donc 100mg (0,10g). On compte 20 gouttes par ml, ce qui fait qu’une goutte contient 5mg. Pour la fleur, maintenant que vous savez comment ça marche, faites le calcul ! 1 gramme de fleur à 20% contient environ 200mg de CBD. Mais il faut prendre en compte les pertes lors du processus de décarboxylation. On peut bien diviser par 2. Beaucoup trouveront leur compte dans les huiles, là où d’autres préféreront les fleurs. Pour ce qui est du dosage recommandé, difficile d’en dire plus, la posologie sur le CBD reste encore à établir. Il est donc conseillé de commencer avec de petites doses, d’augmenter au fur et à mesure, jusqu’à trouver ce qui vous sera idéal.
Vaporisation vs combustion
On le sait bien, la combustion est très nocive pour la santé, et peu importe ce que l’on fume. Dans l’esprit des gens, consommer de la fleur = fumer un joint ! Pourtant, il existe un moyen bien plus sain de consommer “fleurs ou résines“, un moyen permettant de chauffer la matière sans la brûler, « vaporisant » ainsi les principes actifs à des températures idéales pour chaque molécule. Tout le potentiel exploité pour plus d’efficacité ! Il existe des tas de modèles de vaporisateurs, vapo fixe (de salon) au vapo portable, du plus petit au plus imposant qui trônera sur la table basse de votre salon, avec un large éventail de prix. L’usage de ce genre de dispositif a été mis en avant par un pneumologue français reconnu, qui disait que nous étions en retard sur le sujet et que pour des questions de réduction des risques et de santé, notamment liées au tabac, il serait bien de se pencher dessus. Comme il le rappelle, « l’objectif est de protéger les poumons » !
Terpènes, flavonoïdes, cannabinoïdes… Kézako ?
Du nouveau lexique, il y en a ! Zoom sur les principaux composants que l’on retrouve dans le chanvre.
– Les cannabinoïdes, ou phytocannabinoïdes issus de la plante, des substances chimiques naturelles (molécules) qui activent les récepteurs cannabinoïdes du corps humain (endocannabinoïdes). Vous devez sans doute les connaître. C’est le THC et le CBD pour l’essentiel, mais aussi, le CBG, CBN, CBC, THCA, CBDA, THCV… Il en existe près de 120.
– Et les terpènes ? Ce sont les molécules aromatiques. Seules ou arrangées entre elles, elles formeront les odeurs caractéristiques de toutes choses, de la plus simple à la plus complexe. Et dans la plante qui nous intéresse, on peut dire que la panoplie de terpènes qui peut exister (selon la variété) est incroyable, une centaine au total. C’est pour cela que l’on peut facilement retrouver des odeurs bien connues, du sucré, à l’amer, à l’aigre, au résineux, au terreux… C’est tout un monde ! Et ce sont des molécules au potentiel thérapeutique avéré, elles sont donc à prendre en compte, et peuvent modifier toute la synergie de la plante.
– Flavono-quoi ? Anti-inflammatoires, immunostimulantes, anti-oxydantes… de nombreux bienfaits sont à l’origine des flavonoïdes qui représentent ici jusqu’à 10% du total des composants. On les retrouve aussi dans l’alimentation, les plantes, les boissons… Dans la plante, ils seront responsables des arômes et des couleurs, et leur apporteront protection contre diverses agressions extérieures.
Quelle belle manucure !
Oubliez vos mains, tout est pour les fleurs ! On utilise également ce mot pour désigner l’effeuillage des fleurs, à l’aide d’un petit ciseau pour le fait main, ou d’une machine ; une sorte de tambour qui tourne, dans lequel les fleurs passent, leur coupant les feuilles qui dépassent. Les feuilles étant chargées en chlorophylle, il est important d’en enlever une grande partie afin de préserver les fleurs du goût de « vert ».
« Le curing de cette fleur est parfait ! » Mais pourquoi il me parle de curling ?
Non non, on parle ici du “Curing“. C’est le nom de la méthode d’affinage des fleurs. Car oui, avant de pouvoir consommer, il faut toute une préparation. Après récolte et séchage, vient la manucure. Et ensuite la mise en pot. A raison d’une aération assez régulière, et après quelques temps (au minimum 1 mois), les fleurs dévoilent leur doux parfum. Il faut dire que ça s’est agité à l’intérieur. Toute une transformation chimique s’est opérée, ajustant les taux de cannabinoïdes, créant de nouveaux terpènes, harmonisant le tout pour offrir un bel équilibre… C’est tout un art, aussi subtil et raffiné que la sommellerie !
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