Nombreux sont celles et ceux à avoir trouvé grâce au CBD, une alternative à leurs traitements médicamenteux. Et, l’OMS en tête de gondole, les avis positifs sur le CBD sont désormais quasi unanimes. Pourtant, cette molécule issue d’une plante pas anodine, pourrait bien -par méconnaissance, mauvaise utilisation ou éxagération- s’avérer un peu plus discutable. Alors, le CBD est-il totalement sans risque ?
Les bienfaits du CBD pour la santé et le bien-être suscitent de plus en plus d’enthousiasme. Il faut dire que de plus en plus d’études scientifiques soutiennent les effets positifs du CBD. En parallèle, un marché dynamique propulse le CBD à la première place des produits bien-être, voire comme un substitut bien mieux toléré pour certaines pathologies. Inévitablement, la question se pose de savoir s’il est sain de prendre des produits à base de CBD ou s’il faut compter avec des effets secondaires ou des interactions avec d’autres médicaments.
Disons-le tout de suite, le consensus scientifique souligne que le CBD peut avoir des effets secondaires minimes, mais n’est pas dangereux. Par ailleurs, une certaine prudence est de mise étant donné que le marché foisonne de produits de mauvaise qualité. Etant entendu que la prise de CBD contre le dosage des experts n’est naturellement pas recommandée.
Dans cet article, nous faisons le point sur l’innocuité du CBD. Ainsi, vous saurez ce à quoi vous devez faire attention lors de la prise de CBD, notamment les effets secondaires et contre-indications. La réponse resterait évidemment peu satisfaisante si l’ensemble des opinions n’était pas contre pesée, y compris celles qui mettent en gardent contre de potentiels effets toxiques du CBD. C’est ce qu’on vous propose d’apprécier dans les prochaines lignes.
Le CBD n’est ni nocif, ni addictif selon l’OMS
« Le CBD est en général bien toléré avec un bon profil d’innocuité ». C’est l’une des conclusions clés de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à propos de la dangerosité du CBD.
Les experts de l’OMS ont examiné les études existantes sur le CBD. En novembre 2017, ils arrivent aux conclusions suivantes :
- Le CBD ne provoque pas de dépendance psychologique ou physique.
- Le CBD est bien toléré par les humains et les animaux.
- Le CBD ne pose aucun risque pour la santé publique.
- Le CBD ne présente pas d’effets psychotropes et hallucinogènes.
« Le CBD est en général bien toléré avec un bon profil d’innocuité »
Le 19 novembre 2020, la Cour de justice de l’Union européenne aborde dans le même sens que l’OMS en s’opposant à l’évaluation de la Commission européenne, pour qui le cannabidiol (CBD) est un stupéfiant.
Selon l’état actuel de la science, la CJUE soutient que le CBD n’a aucun effet nocif sur la santé humaine et n’est pas une substance addictive ( CJCE C-663/18 ).
Des effets secondaires, mais rien de grave
Les effets secondaires liés à la prise de CBD sont connus. D’après l’OMS, il s’agit essentiellement de perte d’appétit, de diarrhée ou de fatigue. Cependant, ces derniers sont généralement très faibles.
La recherche scientifique a noté que le CBD est nettement mieux toléré que d’autres médicaments utilisés à des fins similaires. La survenance d’effets secondaires problématiques du CBD sont plus courants avec des doses élevées de CBD ou lors de la combinaison de CBD avec d’autres médicaments ou encore lorsque la prise de CBD coïncide avec d’autres problèmes de santé déjà présents.
Voici les effets secondaires courants du CBD en détails :
-
Perte d’appétit
Le CBD pur peut avoir un effet coupe-faim. Les patients gravement malades avec un indice de masse corporel faible (IMC <19) ou avec une perte d’appétit chronique doivent en tenir compte. Si nécessaire, discutez de l’utilisation du CBD avec un médecin.
-
Diarrhée
Au cours d’une étude menée en 2015, sur les effets du CBD, les participants ont reçu jusqu’à 50 mg de CBD par jour. La diarrhée était alors le deuxième effet secondaire le plus fréquent (chez 19 % des patients). Il semble cependant que la prise de CBD à forte doses soit généralement le coupable.
D’ailleurs les retours d’expérience soulignant de la diarrhée après une prise d’huile de CBD sont rares.
-
Bouche sèche
Certains utilisateurs signalent une sensation de bouche sèche lors de la prise de CBD. Cela dit, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. C’est un effet secondaire inoffensif qui peut être inconfortable mais pas dangereux.
Cette sensation de sécheresse buccale peut être facilement compensée en buvant suffisamment d’eau.
-
Légère somnolence ou étourdissements
Il est possible que des utilisateurs se sentent somnolents, fatigués, voire légèrement étourdis après avoir pris du CBD. Souvent une dose élevée de CBD qui n’a pas été adaptée à l’organisme en est responsable. Cet effet secondaire possible du CBD fait toutefois débat. Il n’est pas encore rigoureusement prouvé que le CBD entraîne de la somnolence.
-
Baisse de la pression artérielle
Une étude conjointe des universités de Nottingham et d’Oxford a établi que le CBD peut abaisser la tension artérielle.
L’étude indique notamment que : « l’administration aiguë de CBD diminue la tension artérielle au repos […] »
Par conséquent, les hypotendus doivent prendre en compte cet aspect et ne s’approcher que lentement du dosage correct. Par contre pour les hypertendus, cette propriété hypotenseur du CBD devient un avantage réel.
Le cannabidiol peut avoir des interactions avec d’autres médicaments
Le cannabidiol peut affecter l’activité de diverses enzymes dans le corps qui jouent également un rôle dans la métabolisation des médicaments. Le CBD inhibe l’activité de ces médicaments et peut induire un effet plus ou moins fort que prévu, pour les médicaments correspondants. En effet, l’inhibition des enzymes conduit à une concentration plus élevée des ingrédients actifs dans le sang.
En clair, cela peut conduire les médicaments à agir plus ou moins longtemps que prévu ou les rendre plus ou moins efficaces.
En règle générale, l’attention est attirée sur les interactions possibles entre le CBD et les médicaments suivants :
- les inhibiteurs acides (exemple : pantoprazole et omnéprazole…) ;
- les anticoagulants ( exemple : marcumar et warfarine …) ;
- les analgésiques (par exemple : diclofénac…) ;
- les neuroleptiques (rispéridone, halopéridol et clobazam…).
Des interactions sont également possibles avec d’autres médicaments, mais de manière théorique. Cela concerne tous les médicaments métabolisés par les enzymes CYP3A4 et CYP2D6. Pour un ordre d’idée, c’est à peu près un quart de tous les médicaments.
Enfin, des interactions peuvent également se produire lorsque le CBD est associé avec l’alcool. Les effets des deux substances peuvent alors se renforcer.
Si vous êtes sous traitement médical, vous devriez consulter un médecin au sujet de la prise de CBD. Le médecin vous indiquera si le CBD va interagir avec les médicaments que vous prenez. Il vous indiquera également ce que vous pouvez faire pour minimiser les risques d’effets secondaires.
Pour d’autres publications sur les interactions des médicaments avec le CBD, c’est par ici :
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31382177/
https://www.karger.com/Article/Pdf/507998
Produits CBD vendus sur internet
Les produits CBD vendus sur internet sont problématiques. En tout cas du point de vue de l’Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM). Le 22 janvier 2019, l’ANSM met en garde contre les produits contenant du CBD et commercialisés en dehors du circuit légal, notamment sur internet. La mise en garde s’adresse en particulier aux parents d’enfants souffrants de formes sévères d’épilepsie contre des effets potentiellement hépatotoxiques du CBD en lien avec les résultats de l’étude CBD Epidyolex.
La concurrence est en effet forte sur le marché des huiles de CBD et autres préparations contenant du CBD. Mais la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. Des études antérieures ont trouvé, entre autres, des résidus de pesticides ou de métaux lourds dans des produits individuels. Les produits qui dépassent la valeur limite de THC sont également problématiques.
Pour limiter les risques liés aux préparations à base de CBD, il convient de s’assurer de leur qualité en veillant notamment à leur origine biologique.
Les contre-indications du CBD
Dans certaines circonstances, il ne faut pas prendre un médicament ou un certain principe actif. Au cas contraire des complications pour la santé pourraient survenir.
Il s’agit, par exemple, de certaines maladies, de prédispositions génétiques ou de situations physiques particulières (par exemple la grossesse). Il s’agit des contre-indications qui concernent aussi le CBD.
Par mesure de sécurité il est généralement contre-indiqué de prendre du CBD dans les cas suivants :
- Grossesse & allaitement
- Augmentation de la pression dans l’œil
- Augmentation des valeurs hépatiques
Cannabidiol (CBD) et dommages au foie. Doit-on s’inquiéter ?
Une première étude indexe une toxicité potentielle pour le foie
Des chercheurs de l’Université de l’Arkansas pour les sciences médicales ont étudié l’hépatotoxicité du médicament CBD Epidiolex chez la souris. Les résultats de leur étude suggèrent que ce médicament peut être tout aussi nocif pour le foie que les analgésiques traditionnels.
De fortes doses de CBD ont causé des dommages toxiques au foie des souris. Les souris ayant reçu de fortes doses de CBD ont montré des signes de lésions hépatiques dans les 24 heures. 75 % de ces animaux sont morts en quelques jours dans la phase subaiguë (phase expérimentale où on administre de très fortes doses).
La toxicité hépatique (hépatotoxicité) est un effet secondaire de diverses substances. En effet, l’alcool, les drogues, les médicaments et même certains suppléments naturels peuvent affecter la fonction hépatique, même chez les personnes en bonne santé. Cependant, il s’agit de la première étude du genre à suggérer que le CBD pourrait être tout aussi nocif pour le foie humain que d’autres produits chimiques.
Points essentiels à noter :
- Il n’est pas certain que de tels dommages au foie puissent également survenir chez l’homme. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour évaluer la sécurité globale de ce médicament à base de CBD.
- Les chercheurs de l’étude ont indiqué que les produits à base de CBD disponibles sur le marché pourraient ne pas présenter ce risque particulier de lésions hépatiques toxiques.
- Cette étude utilise des doses largement au-dessus des doses standards:
- Jusqu’à 120 fois supérieurs au dosage par défaut et au quotidien ;
- Jusqu’à 24 fois supérieurs aux doses élevés ;
- Jusqu’à 6 fois au-dessus des doses maximales.
La consommation de CBD peut-elle être mortelle ?
Il n’y a pas de réponse absolue à cette question, car la dose de CBD est différente pour chaque personne. Les chercheurs ne s’entendent pas encore sur le dosage qui serait mortel pour l’homme. Jusqu’à présent, il n’y a eu aucun décès causé par le CBD. Ce qui est certain, c’est qu’un singe rhésus devrait consommer 200 milligrammes de CBD par kilogramme de poids corporel pour en mourir.
Au final, le CBD est sans danger et le conseil du médecin rend sa consommation plus sûre
Le CBD est largement considéré comme sans danger. Cela dit, tout complément alimentaire ou médicament qui provoque un changement physiologique dans le corps a des effets secondaires potentiels. Le CBD n’échappe pas à cette règle.
Bien qu’ils ne soient généralement pas graves, il est important de connaître les effets secondaires du CBD. Ainsi, on pourra les prendre en compte lors de la prise de CBD ou de produits à base de CBD.
Alors oui, la consommation d’huile de CBD peut généralement se faire en toute sécurité. Le nombre d’effets secondaires, d’interactions et de contre-indications est globalement très faible. L’organisation mondiale de la santé (OMS) arrive également à cette conclusion dans sa déclaration officielle au sujet du CBD :
« Le CBD a été toléré chez tous les patients sans signe de toxicité, ni d’effets secondaires graves. »
Dans tous les cas, le conseil médical devrait être le premier réflexe concernant la prise de CBD.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.