Miracle ! À l’heure où le prix des carburants explose littéralement, le biocarburant au chanvre devrait bientôt débarquer dans nos réservoirs, avec un coût au litre cinq à dix fois inférieur à celui de l’essence et du gasoil ! C’est une entreprise lituanienne qui est parvenue à mettre au point ce combustible, dépassant sur le terrain toutes les prévisions.
Si le sujet est bien évoqué depuis plus d’une décennie, le biocarburant à base de chanvre n’a pourtant jamais été fabriqué et expérimenté à grande échelle, malgré les très nombreux avantages de cette plante, considérée par d’aucuns comme franchement miraculeuse. Dès la fin des années 2000, des études scientifiques américaines attestent les qualités uniques du chanvre dans le domaine des biocarburants, mais la production mondiale est alors trop insuffisante pour répondre à la demande croissante. La plupart des projets de biocarburant au chanvre vont donc demeurer au stade expérimental, avec pourtant des résultats probants pour tous les types étudiés.
Grâce à la légalisation du cannabis médical dans de nombreux pays occidentaux, puis à l’explosion du CBD à partir de 2016, la culture du chanvre va afficher une courbe exponentielle, passant de 95 000 à 300 000 hectares en moins de trois ans. Certaines entreprises spécialisées dans la biomasse vont alors reprendre le chemin des laboratoires, parmi lesquelles Pelet-Bioenergy, qui produit depuis douze ans des biocarburants éthanol et biodiésel. Dans une interview donnée au quotidien Respublika, Linas Mazutis, ingénieur chimiste et responsable de l’équipe qui a mis au point le biocarburant au chanvre détaille la genèse de cette aventure scientifique : « Nous avions déjà travaillé sur le chanvre en 2011, avec des résultats encourageants, mais aussi des prévisions de rentabilité trop faibles pour continuer les recherches. Avec la montée en puissance de la culture chanvrière à partir de 2015, la direction a décidé de reprendre les travaux au printemps 2017. »
Il aura donc fallu moins de cinq ans à Linas et ses assistants pour mettre au point leur carburant qui devrait selon lui révolutionner le marché : « Grâce à nos précédents travaux, nous savions déjà que le chanvre constituait la matière idéale dans le domaine des biocarburants, grâce non seulement à sa polyvalence (le chanvre peut en effet être utilisé aussi bien pour les mélanges à l’éthanol, que pour le biodiésel, NDLR), mais aussi par le biais de son rendement énergétique déjà élevé, que nous sommes parvenus à amplifier par des méthodes exclusives et innovantes. La composition de notre carburant permet d’obtenir des performances largement comparables et même dans certains cas, supérieures à des carburants fossiles et cela, pour un coût extrêmement faible, sans devoir équiper les véhicules de boîtiers, comme c’est le cas aujourd’hui pour l’éthanol. » Manifestement très sûr des vertus de leur carburant, Linas et son équipe ont déjà procédé à plusieurs séries de tests couronnés de succès et ont obtenu une autorisation gouvernementale pour des essais à grande échelle, avant commercialisation. Seul inconvénient recensé à ce jour, certains membres de l’équipe semblent avoir été victimes d’une somnolence due aux gaz d’échappement, mais cela ne s’est produit que lors des essais en intérieur et ne devrait donc pas avoir de conséquence sur l’avenir de ce biocarburant, qui pourrait bien constituer la solution à la crise pétrolière qui frappe actuellement l’Europe.
Avec le chanvre tout est possible et on y a cru nous-mêmes au moins autant que vous. Mais c’est un poisson d’avril, en tout cas pour l’instant
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