Cette nouvelle n’est pas une surprise puisqu’on en parle depuis 2021, mais elle risque bien d’être accélérée. En effet, le ministre allemand de la Santé, Karl Lauterbach a annoncé, l’arrivée pour l’été, de nouvelles réformes sur les soins médicaux et sur la légalisation du cannabis en Allemagne.
Projet de loi pour l’été, sur la légalisation du cannabis en Allemagne
C’est au début du mois que le ministre a annoncé publiquement :
« Je vais lancer l’initiative législative pour la légalisation du cannabis ».
Pourtant au départ hostile malgré les ententes et accords initiaux de 2021, Karl Lauterbach souhaite désormais accélérer le mouvement vers la législation. En cause, des raisons sanitaires. Il estime que les risques pour les consommateurs sont moindres si la consommation est contrôlée et encadrée, avec des normes de « qualité ».
« J’ai toujours été opposé à la légalisation du cannabis, mais j’ai révisé ma position il y a environ un an », a-t-il déclaré.
C’est pourquoi, il souhaite présenter un projet de loi au cours du second semestre de cette année, qu’il pourrait faire démarrer dès le printemps 2023.
Le contexte allemand sur le cannabis
Des études estiment à 5 % le nombre d’adultes qui consomment régulièrement du cannabis. Cela représente 4 millions de personnes. Officiellement, posséder du cannabis est illégal en Allemagne et toute possession de drogue est passible de peines de prison. Cependant, le cannabis récréatif est dépénalisé et la consommation de cannabis n’est pas considérée comme une infraction.
Il faut savoir qu’en Allemagne, depuis 2017, seul le cannabis médical peut être acheté en pharmacie avec une autorisation. Cette législation a d’ailleurs permis au pays de devenir le plus gros marché du cannabis thérapeutique en Europe. De 2017, à 2018, le chiffre de patients autorisés, est passé de 1 000 à 40 000. Du coup, en 2019, l’Allemagne a décidé de cultiver son propre cannabis thérapeutique et de plus en importer systématiquement.
En ce qui concerne les produits à base de CBD (cannabidiol), ils sont 100 % légaux à partir du moment qu’ils contiennent moins de 0,2 % de THC. D’ailleurs, ce taux pourrait évoluer en 2023 et passer à 0,3 %.
En attendant même si sur le papier les produits à base de cannabis sont autorisés, le sujet fait débat.
La légalisation du cannabis récréatif serait donc un grand progrès, surtout s’il est différencié du cannabis thérapeutique.
Derrière les aspects sanitaires de cette réforme, il faut aussi parler de la manne financière qu’elle représente. Selon un calcul de Statista (entreprise de statistiques en Allemagne), les recettes s’élèveraient à 4,7 milliards d’euros.
Légalisation oui, mais comment ?
Avant de passer le cap, il faut encore prévoir les aspects logistiques et pratiques de la consommation comme, le choix des points de vente (pharmacie ou coffee shop) ou bien les règles et licences qui encadrent le sujet. Des questions se posent aussi sur l’encadrement de la culture et sur les normes de qualité des produits. Il y a encore du chemin donc, vers une légalisation pérenne du cannabis. Le but étant de pouvoir garantir l’utilisation responsable du cannabis.
Pour cela, deux acteurs majeurs allemands sont déjà rentrés en action.
Déjà sur tous les fronts pour la légalisation du cannabis en Allemagne
En avril, SynBiotic SE et Enchilada Group, ont créé une Joint-Venture (coentreprise) pour lancer le premier magasin de cannabis en Allemagne.
Cette association qui ne s’est pas faite au hasard, est née dans le but de répondre aux questions juridiques et sanitaires qu’engendre la légalisation du cannabis.
Ces deux forces de frappe, SynBiotic SE, le plus grand groupe coté en Europe dans le secteur du chanvre et du cannabis, et le groupe Enchilada, l’une des 30 plus grandes entreprises de gastronomie dans le pays et experte en franchise, sont en passe de jeter les bases de la première franchise de magasins de cannabis en Allemagne.
Si on s’interroge sur le rôle du franchisé gastronomique, l’explication est pourtant assez logique.
On peut imaginer, que le cannabis récréatif sera soumis à des règles similaires à celles de la législation alimentaire et à la même protection des mineurs, que pour l’alcool. Et pour satisfaire aux différentes obligations de la vente de cannabis, tout comme dans la restauration, il faudra du personnel formé.
Alors attendons les retours de cette Joint-Venture qui servira de modèle expérimental en la matière pour l’Allemagne.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.