L’environnement est au cœur de toutes les préoccupations. Océans et mers, air et terre, c’est un constat planétaire, l’homme et son mode de vie ont eu un impact dévastateur sur la terre et sur l’écologie. La culture du chanvre ne pourrait-elle pas jouer un rôle à l’avenir, dans la transition écologique et plus particulièrement, dans la dépollution des sols ?
Qu’est-ce que la pollution des sols ?
On parle assez souvent de la contamination de l’air et des océans mais très peu de celle des sols et pourtant, on aurait tout intérêt à prendre soin de nos terres. Les sols font partie d’un ensemble, de cet écosystème qui maintient l’équilibre de notre planète. Puisque l’on sait que la pollution des terres accroît celle des mers et de l’air.
Effectivement, le sol participe à des échanges multiples. Il interagit avec l’atmosphère par des échanges gazeux notamment, influençant la qualité de l’air que l’on respire.
Il agit également sur l’hydrosphère, puisqu’il permet aux eaux de surface de rejoindre les nappes d’eaux souterraines, pouvant ainsi altérer la qualité de l’eau que l’on boit.
Les sols ont aussi un rôle majeur avec la biosphère puisque c’est eux qui viennent nourrir animaux et végétaux, et notamment les légumes que nous consommons. Prendre soin de nos terres est donc, à juste titre, un enjeu majeur.
De toute évidence, le sol joue un rôle prépondérant dans l’équilibre de l’environnement et pour notre santé. Malheureusement, il a été trop longtemps considéré comme « une poubelle », une sorte de réceptacle destiné à accueillir nos déchets et polluants, générés par nos vies modernes.
Il existe plusieurs types de pollution des sols, mais celles dont nous allons parler, est celle provoquée par les métaux lourds et éléments radioactifs.
Dans ces cas là, on peut séparer deux types de polluants :
- Les polluants inorganiques, tels que le nitrate, le phosphate ou encore les métaux lourds ;
- les polluants organiques, comme les hydrocarbures, les solvants chlorés, les pesticides ou encore les dioxines.
Les principaux métaux lourds émis par les activités humaines, et retrouvés dans l’atmosphère et les sols sont ; le zinc, le cuivre, le nickel, le plomb, le chrome, le sélénium, l’arsenic, le mercure et le cadmium. Certains sont essentiels à très faible dosage, mais toxiques en excès. C’est le cas du mercure, du plomb et du cadmium qui ont des effets très toxiques sur le système nerveux. Les métaux lourds ont aussi la caractéristique de détériorer les sols en les rendant infertiles.
Les polluants organiques, eux, sont la résultante des gaz d’échappement, des fumées industrielles, des pesticides, fongicides et autres traitements chimiques utilisés notamment dans l’agriculture…
Ces deux polluants sont absolument néfastes pour l’environnement et pour la santé humaine. Le constat est assez inquiétant quand on sait que nous sommes au bout de la chaîne.
Quelles solutions avons-nous pour dépolluer les sols ?
Parmi l’une d’entre elles, la phytoremédiation.
Cette méthode consiste à utiliser des végétaux ou des micro-organismes qui vont accumuler, éliminer ou dégrader certains polluants.
La phytoremédiation se décompose en 4 actions :
-La phytostabilisation est l’action des racines de certains végétaux, propre à éviter la dispersion de la pollution grâce à la stabilisation du polluant,
-la phytodégradation est la capacité des végétaux à dégrader les polluants organiques, en les transformant en composés moins toxiques,
-la phytovolatilisation est la capacité de certaines plantes à volatiliser des molécules spécifiques pour évaporer les polluants dans l’atmosphère,
-la phytoextraction est le pouvoir des plantes à extraire des polluants tels que les métaux lourds puis à les accumuler dans leurs parties aériennes. Une fois saturatées, ces plantes sont incinérées et leurs cendres sont stockées dans un lieu sécurisé.
Pour chaque action de phytoremédiation, il faut une plante spécifique. Ces solutions ne sont pas des remèdes absolus car ils sont assez long et ne peuvent donc pas répondre à des situations d’urgence.
Comment le chanvre, lui, peut interagir avec les polluants ?
De recherches ont été menées sur l’utilisation de la plante de chanvre comme moyen de dépolluer les sols contaminés par les métaux lourds. Nous l’avions évoqué dans un précédent sujet, la culture du chanvre est intéressante déjà au niveau environnemental, car c’est une plante robuste qui pousse assez vite et qui n’a besoin que de très peu d’eau et d’aucun traitement chimique. Mais ce que l’on ne savait pas encore est que le Cannabis Sativa est une plante dite hyper-accumulatrice, qui a le pouvoir de phytoextraction. Encore un aspect positif pour cette super plante !
C’est-à-dire que la plante de chanvre peut absorber les particules de métaux contenues dans les sols par ses racines, puis les transporter par sa tige pour enfin les accumuler dans sa biomasse (principalement les feuilles).
Cette méthode permet ainsi d’assainir les sols et de les rendre de nouveau viables.
L’une des premières expérimentations effectuées de décontamination des sols par le chanvre remonte à Tchernobyl, et a été initiée par Slavik Dushenov. Cet expert en biologie végétale et en écologie des sols a pu alors démontrer ce pouvoir de phytoremédiation du chanvre sur les radionucléides.
D’après les chercheurs certaines espèces de chanvre ont la capacité d’absorber jusqu’à 3 % de leur poids sec. Ce qui est assez conséquent.
La plante de chanvre est donc une candidate de choix, elle cumule tous les bons points pour devenir « actrice de demain » et nous aider à défaire les erreurs du passé.
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