Créé voilà vingt ans par deux passionnés de plantes et de chamanisme, le musée du Fumeur est depuis une dizaine d’années la propriété de La Centrale Vapeur, une entreprise bien connue de nos lecteurs. Raphaël Freund, son directeur et fondateur, évoque avec sa flamme habituelle ce lieu d’exposition unique au monde.
« Dans la pharmacopée amérindienne, le tabac est la plante-mère de toutes les autres. Elle est utilisée par le chaman pour trouver des réponses thérapeutiques adaptées aux problèmes des malades qui le consultent », explique Raphaël. Créé en réaction à la loi Évin de 1991, le Musée du fumeur a en effet pour objet de « remettre le tabac à sa vraie place » : « Le tabac est diabolisé, alors qu’il est historiquement un symbole de spiritualité. Le but du musée est également de rappeler que, si certaines plantes ont été fumées à travers l’histoire, ce n’est certainement pas de façon compulsive. Avant la découverte des Amériques, les Européens ne fumaient d’ailleurs pas et même outre-Atlantique, seul le chaman était autorisé à consommer du tabac dans le cadre d’un rituel précis. »
Poser sur le tabac et les plantes que l’on fume un regard plus historique, plus spirituel, voilà donc ce que propose Raphaël aux visiteurs de son établissement, l’un des deux seuls musées privés de la Capitale. On y trouve exposés une foule d’objets liés à la consommation de plantes fumables : racloirs à mèche, briquets antédiluviens, vieilles boites d’allumettes, paquets de cigarettes et même des objets plus originaux comme des bangs en os humain, des pipes à opium, mais aussi de nombreuses lithographies et coupures de presse. « Beaucoup d’objets ont été chinés par les anciens propriétaires, mais nous enrichissons régulièrement le stock. Nous venons par exemple de rentrer 25 pipes de toutes les époques et horizons, qui vont nous permettre de renouveler la collection. Mais le tabac n’est pas la seule plante représentée et nous avons plusieurs panneaux consacrés à la relation du fumeur avec d’autres plantes comme le pavot et l’opium, le cannabis, etc. »
Pour enrichir et entretenir ces collections uniques, le musée dispose d’une boutique, premier headshop de Paris, installé depuis 20 ans, et très axé sur la réduction des risques : « Dans cette optique, nous proposons des filtres à charbon actif et d’autres types de dispositifs filtrant pour la fumée, mais aussi des cigarettes électroniques, des vaporisateurs… Bien sûr, tout le matériel destiné au fumeur de cannabis CBD est également disponible, c’est vraiment la caverne d’Ali Baba du fumeur et ex-fumeur ! La visite du musée est payante (deux euros) ou gratuite à partir de 20 euros d’achat dans la boutique. Le musée possède également des WC, classées par le Herald Tribune parmi les 50 toilettes les plus originales et loufoques au monde ! » Vous voilà prévenus en cas d’envie pressante !
Musée du Fumeur, 7 rue Pache, 75011 Paris. Métro Voltaire. Tél. : 0146590551. Ouvert tous les jours de 12h30 à 19h sauf le dimanche. Tarif musée : 2 euros. Entrée libre à la librairie et à la boutique.
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